
C’est avec énormément d’émotion et de tristesse que nous avons reçu cette nouvelle.
José avait 69 ans et durant toutes ces années, elle a été une militante associative infatigable qui avait les musiques et danses traditionnelles chevillées au corps.
Elle fait partie des gens qui nous ont permis d’être là où on en est, un réseau actif, moderne, en pleine vitalité, en appui sur une mémoire qu’elle a largement contribué à collecter et valoriser.
José a fait de la collecte son cheval de bataille, arpentant sans cesse les campagnes du Cantal du Puy de Dôme mais aussi de notre Haute Loire où elle a travaillé à la réalisation des Atlas sonore de notre département mais plus récemment au film « Paroles du Mézenc » ou « A l’entour du Puy » et bien d’autres collectages qui sont dans les archives de l’AMTA et du CDMDT43.
Elle fait partie de cette génération de personnes qui ont énormément œuvrés pour ce mouvement et qui nous ont donné à comprendre ce que sont ces danses et ces musiques, pas seulement une activité de détente, mais un vrai mouvement artistique musical avec une dimension sociologique forte, cette profondeur, cette âme populaire de nos musiques et danses leur donne leur force, leur originalité, leur intelligence. Cette finesse peine à se retrouver aujourd’hui quand on se rue par milliers dans ces festivals sur les parquets de danse pour pratiquer ou plutôt consommer le plus de sorte de danse possible sans autre intérêt que le défoulement personnel. José le regrettait.
José était de ces personnage incontournables comme André RICROS, Olivier DURIF, Jean BLANCHARD, Catherine PERRIER, John WRIGHT, Eric MONTBEL, Christiane OLLER, Evelyne GIRARDON etc… on ne pourrai malheureusement pas tous les citer, mais ce sont ces gens-là, par leur passion et leur investissement sans limite qui ont permis tout ce qui nous arrive aujourd’hui.
Directrice de l’AMTA pendant 10 ans elle a été aussi directrice d’un festival à Montluçon, créatrice et animatrice d’une émission radio sur France Bleu Auvergne, membre de la FAMDT et j’en oublie forcément, elle était revenue au CA de l’AMTA à sa retraite, preuve de son engagement total.
José n’était pas musicienne, mais danseuse et elle aimait particulièrement la Haute Loire, même si elle tenait à dire que le Cantal (son pays) était le plus beau pays du monde. Les Basaltiques étaient son festival, où elle aimait amener sa famille pour le repas du terroir et passer une très bonne soirée, encore il y a peu à l’AG de l’AMTA elle nous le disait et prévoyait déjà sa soirée. Malheureusement elle ne sera pas parmi nous et on le regrettera profondément.
Je pense que tous ceux qui ont travaillé avec elles seront unanime pour louer ses compétences, son professionnalisme et son grand cœur, José était aussi investi en politique, avec plusieurs mandats de conseillère municipale à la mairie de RIOM, et aussi dans des associations humanitaires, et autres associations de défense des demandeurs d’asile ou sans papiers. Elle portait ainsi fièrement des valeurs humanistes intrinsèquement liées à l’âme populaire de nos musiques, faites de rencontres et de métissage.
Voilà, une page se tourne, dans nos histoires personnelles et dans l’histoire de ce mouvement. José, sache que ton travail ne sera pas vain et que des générations encore de musiciens de danseurs, vont bénéficier de ton immense travail, et que la mémoire de ce pays que tu as collecté sans cesse servira aux générations futures.
Pour tout ça et pour bien d’autres choses encore, Merci, Merci JOSE tu va nous manquer comme tu ne peux pas l’imaginer.